Apostolos, un francilien qui s’est pris d’amour pour les trails de montagne

Apostolos, merci de nous accorder cette interview ! Pour commencer, parle-nous un peu de toi…

 

Hello !  Je m’appelle Apostolos, j’ai 34 ans et j’habite à Levallois Perret en banlieue parisienne. Mais comme mon prénom l’indique j’ai quelques origines méditerranéennes !

– Quand et comment es-tu venu à la course à pied ?

 

J’ai commencé la course à pied il y a déjà une bonne douzaine d’années. A l’origine, c’était pour perdre quelques kilos en trop (je viens du rugby) puis, pour travailler l’endurance (toujours dans le cadre du rugby). Pendant des années j’ai fait des sorties de 30 à 40 min sans aller plus loin. En 2011 des collègues m’ont motivé pour accrocher un premier dossard sur semi routier…Puis un premier trail de 25 km. 4 ans plus tard je finis mon premier ultra trail de 170 km …je suis tombé dedans et je n’en suis plus jamais ressorti.

– Qu’est-ce qui t’intéresse dans le trail et dans l’ultra ?

 

Tout d’abord en tant que parisien je n’ai pas l’habitude de voir la montagne, je ne vais pas skier en hiver. Alors le trail et les ultras sont l’occasion de découvrir des lieux magnifiques, magiques, des panoramas de fous (Andorre, Mont Blanc, les Causses) et de prendre un peu de « hauteur » !  Ça me change de la Butte Montmartre. Plus sérieusement, et encore plus dans l’ultra, tu as du temps pour toi, personne ne vient t’embêter à part la barrière horaire, tu n’as pas de contrainte. Je suis dans les bras de Mère Nature alors j’en profite ! En 30h – 40h tu as le temps de réfléchir à pas mal de sujets, de construire des choses dans ta tête, de relativiser sur d’autres…Personne ne peut te voler ces instants.

Trail de Montagne

– Comment t’entraînes-tu au trail de montagne en région parisienne ?

 

Et bien la Butte Montmartre et ses escaliers sont mon terrain de jeu préféré. Je ne fais quasiment jamais de vraie montagne a l’entrainement je n’en ai pas forcement le temps et les moyens ! Alors des répétitions de montées/descentes d’escaliers et autres murets, ça fait malgré tout des cuisses solides. Comme quoi on peut finir un UTMB (ok en 44h ) en ne s’entrainant qu’à Montmartre. Pour les sorties longues, je fais des tours de Paris en suivant les maréchaux et le periph’ ou alors en suivant le tracé du marathon. Mais pour être sincère, s’entraîner en ville a ses limites ! Les taxis, les bus et les pigeons ne sont pas mes amis !

– Peux-tu revenir rapidement sur ton UTMB 2015 ? Comment s’est-déroulée ta course ? Ton temps ? Ton classement ?

 

2015 devait être l’année de mon premier 100 miles après 4 ultra de 80/90/105 et 120 km en 2014. Je me suis essayé sur la Ronda dels Cims fin Juin mais j’ai abandonné au 50ème !  Je retente en 2016.  Mon objectif 2015 restait l’UTMB.  Course mythique, le rêve de beaucoup de traileurs !  J’avais encore le spectre du coup de chaud de la Ronda en tête et je ne voulais pas refaire les mêmes erreurs sur l’UTMB !  Cette course est longue et c’est surtout la tête qui souffre plus que les jambes !  Je n’avais encore jamais expérimenté 2 nuits dehors, les hallucinations, les 5 changements de tenues durant la course…Finalement, tout s’est déroulé sans encombre finisher en 44h50 autour de la 1300eme place …le temps et le classement restent anecdotiques. J’ai géré, beaucoup marché et économisé le « carburant ». Je n’ai pas eu de problème d’alimentation et c’est ce qui m’a sauvé la vie ! Mes amis ont géré un suivi live 24/24 de folie !!  Ça fait du bien de savoir tout ce monde derrière qui pousse. Et puis il y a ce finish …un finish cadeau que mes potes m’ont fait.

apostolos mont blanc

– Pourquoi et comment as-tu réussi à faire faire tes singeries aux organisateurs lors de ton arrivée sur l’UTMB ?

 

Je connais très bien Ludo Collet, la voix de l’UTMB. C’est un mec en or, un passionné, le genre de personne qu’on rencontre une seule fois dans sa vie !  Et puis il y a les amis des Genoux dans le Gif , présents à l’arrivée. Il y a aussi tous les amis scotchés a leur PC / Facebook/ téléphone, qui m’ont encouragé non stop pendant les 2 jours ! Et tout ce petit monde avait préparé la « danse du Monkey » (ma danse de singe) pendant que j’étais en train de crapahuter sur les hauteurs de Chamonix !  J’ai eu l’accueil réservé aux élites, avec interview… Et puis, un Monkey général avec tous les speakers et les amis de la WebTV. Ce finish vaut bien plus que toutes les polaires de finisher !  J’en ai pleuré après coup, c’est surréaliste !  C’est fou mais on retrouve quand même ses jambes pour faire des singeries, même après 44h de course ! Cette course m’a marqué à vie…

– Peux-tu nous dire un mot sur ton projet de la Diag’ des Fous ? Ce que tu attends de cette course ?

 

La Diag … et dire qu’il y a encore 2 ans je me disais que jamais ô jamais je ne ferais cette course de taré !  Me voilà embarqué pour la Réunion fin octobre !  Encore un rêve que je vais peut-être réaliser !  J’y vais pour en prendre plein la vue mais aussi plein les jambes ! J’y vais pour le voyage « intérieur » et pour affronter mes démons ! On dit que cette course c’est l’enfer au paradis !  Je redoute le passage dans les cirques*, mais en même temps, c’est absolument magnifique !  On dit aussi qu’on revient changé de la Diag !  Je ne sais pas vraiment ce que je vais trouver là-bas mais je sais que cette grande balade va m’apporter beaucoup !  Rendez-vous le 22 octobre à Saint Pierre pour le départ.

Merci pour tes réponses Apostolos ! Bonne continuation et bon courage pour cette participation à la Diag’ des Fous.

*Cirques : enceintes naturelles à parois abruptes, de formes circulaires ou semi-circulaires, formées par une dépression d’origine glaciaire ou volcanique. Source : Wikipédia.

Marion

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