Comment se forger un mental pour le jour ‘’j’’ ?

Courir un Marathon, un Trail ou un Ultra n’est pas chose simple, et je n’irai pas jusqu’à dire que c’est à la portée de tout le monde mais presque…

Tout est dans la préparation. Mais pas que dans la préparation physique, il y a aussi la préparation mentale. Pour ma part je pense qu’il est plus facile d’avoir le physique que le mental et que le mental prime sur le physique.

Lorsque l’on demande à Mike Horn (explorateur sans limite) quelles sont ses limites ?

Celui-ci répond : « Classiquement, on pourrait croire qu’elles sont physiques. Mais non. L’esprit dompte le corps à 80 %. La plupart des explorateurs sont d’ailleurs forts mentalement. Et non pas physiquement. Ce qui fait la différence ? Il faut que l’envie de gagner soit supérieure à la peur de perdre. »

En ce qui nous concerne, nous coureurs, je pense que s’entraîner c’est bien, c’est essentiel. Et que tout en nous entraînant physiquement il nous faut aussi travailler mentalement.

Tout le monde le dit, sur Marathon on connaît le « mur » et ce mur au final c’est quoi ? C’est le physique qui s’affaiblit, se sont les réserves de glycogène musculaire qui s’amenuisent et pourtant à la fin de l’épreuve il reste en moyenne 20% de ces réserves…

Sur un 10 km généralement les coureurs ont un passage difficile au 7ème kilomètre. Sur un semi au 18 ème et sur un 100 kilomètre au 70 ème. Et pourtant sur un 10 et un semi, je ne pense pas que les réserves de glycogènes soient épuisées.

Il y a donc un autre facteur, le mental. Et le mental, ça se travaille.

Pour commencer, il faut être positif. Si au cours d’une compétition vous vous dites : « c’est dur, je n’y arriverais pas », cela risque d’être compliqué.

Au contraire si vous vous dites : « c’est génial, je me fais plaisir et je vais tout exploser ! », là pour le coup vous avez de grandes chances d’aller sereinement au bout. Vous pouvez aussi penser à des moments positifs, des images agréables de votre quotidien.

Vous devez également dans chaque moment difficile, relever la tête et regarder le paysage, l’environnement, plutôt que de rester le nez vers le sol. Dites-vous que c’est beau, que ça défile vite et « plus que XX heures ou kilomètres ».

Préparation mentale

La visualisation de la veille

Il est important même si vous ne connaissez pas le parcours de vous poser la veille de l’épreuve et de vous le retracer, en tous cas de vous imaginer comme si vous étiez sur la course, et de vous voir arriver. Vous pouvez aussi faire 10 minutes de respiration profonde et/ou de détente. Vous devez vous concentrer sur la course, dans le calme.

Mais avant la compétition il y a la préparation.

Il est important de se surprendre, de parcourir au moins une fois au cours de votre préparation le temps réalisé sur la dernière compétition Marathon. Pour du trail ou de l’ultra faites une sortie test d’au moins la moitié de l’objectif prévu (objectif ambitieux mais raisonnable).

Comment se surprendre ?

  • En réalisant une, deux ou trois séries de plus que la prévision.
  • En faisant demi-tour et en revenant sur ses pas.
  • En sortant alors que l’envie n’y est pas, qu’il fait très froid ou qu’il pleut. En se faisant violence alors qu’on est malade.
  • En se levant à 2heures du matin pour se faire une sortie de 7 à 9heures.
  • En refaisant une sortie le soir alors qu’on en a déjà fait une le matin.
  • En se fixant une préparation ambitieuse et en l’appliquant à la lettre (sauf si grosse fatigue, blessure réelle ou maladie grave).
  • Faire au cours d’une séance de PPG/gainage des séries supplémentaires en fin d’entraînement.

Surprenez vous en allant au bout de votre séance qui au départ était difficile et que vous vous êtes dit : «  je n’en ferais que la moitié ». Ou encore, sur du fractionné avec des camarades de votre niveau, en restant en arrière sur la première moitié et en suite en restant dans le groupe de votre niveau, voir en passant devant.

On en revient toujours au mental, il faut donc se dire tout va bien et je vais m’entraîner car je veux gagner ma propre victoire ! Je vais y arriver ! Je suis bon et je vais donc aller jusqu’au bout !

Il faut se lancer des défis !

Il est important d’arriver le jour « j » en se disant je suis bien préparé donc je vais y arriver !

Et si vous avez respecté chaque séance du plan, que vous avez fait du « plus » contre votre mental, vous vous donnez beaucoup plus de chance d’aller au bout aussi bien physiquement que psychologiquement !

Cyrille MAROIS

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