Course à pied et minimalisme

Phénomène de mode ou réelle prise de conscience, la chaussure minimaliste et le « barefoot » font leur entrée en course à pied. Vous avez surement dû voir lors d’une course ou dans la rue, un coureur pieds nus ou portant de fines chaussures ? « Mais il est fou !» vous êtes vous peut être dit ; « il va se faire mal sans amortis ».

Et si je vous disais qu’il a raison, et que toutes ces chaussures avec beaucoup d’amorti sont en train d’abimer nos pieds mais aussi nos tendons et notre dos… La chaussure représente pour le coureur l’élément essentiel et ça les commerciaux l’ont bien compris.

Nous étudierons dans cet article les conséquences de courir avec une attaque talon et à contrario sur avant pied puis nous verrons comment procéder pour mettre en place une nouvelle foulée.

Course à pieds nus

Comment courir ? Intérêt de la prise d’appui avant-pied. (1)

Selon la prise d’appui, talon ou avant-pied, le système musculaire mis en jeu est différent. Avant tout, il faut savoir que pour lutter contre la gravité un ensemble de muscles s’associe et forme ce que l’on appelle couramment la chaîne musculaire d’extension composée des muscles suivant : mollet, quadriceps, grand fessier. Cette chaîne musculaire permet d’étendre la jambe. A l’inverse, un ensemble de muscle s’associe pour replier la jambe (en la décollant du sol) et forme la chaîne musculaire de flexion composée des muscles suivant : jambier antérieur, ischio-jambiers, psoas.

Lors de la prise d’appui talon, les articulations de la hanche et du genou subissent une contrainte de flexion, celle de la cheville, une contrainte d’extension (flexion plantaire). Le grand fessier agit au niveau de la hanche, le quadriceps au niveau du genou et le jambier antérieur au niveau de la cheville.

Lors d’une prise d’appui avant-pied, les trois articulations (hanche, genou, cheville) subissent une contrainte de flexion. Le grand fessier agit au niveau de la hanche, le quadriceps au niveau du genou et le mollet au niveau de la cheville.

En fonction de la prise d’appui, les contraintes ne s’appliquent pas de la même manière au niveau de la cheville et, de ce fait, ce sont des muscles différents qui luttent contre celles-ci : le jambier antérieur dans le cas d’une prise d’appui talon, et le mollet dans le cas d’une prise d’appui avant-pied.

Ces deux groupes musculaires sont structurellement différents, le mollet est plus fort et plus puissant que le jambier antérieur, ce dernier fait partie de la chaîne musculaire de flexion alors que le mollet fait partie de la chaîne musculaire d’extension, donc plus apte à lutter contre la gravité.

Autre point important à souligner : lors d’une prise d’appui avant-pied, le bras de levier est plus important ce qui permet un plus grand contrôle de l’amortissement.

Biomécaniquement, en raison des éléments musculaires et des bras de levier mis en jeu, la prise d’appui avant-pied est plus adaptée dans la phase d’amortissement.

Références

(1): F. Brigaud. La course à pied, posture, biomécanique, performance.Ed:désiris ;2011;p:41-43.

Christian Harberts – marathonien pieds nus – http://courirpiedsnus.com

 

Aurélie COURNUT
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