Quand un essonnien découvre les 80km de l’Ecotrail…

Plus d’une semaine après les 80 km de l’Ecotrail, Guillaume Goujon, nous raconte le déroulement de sa course… Bien qu’il ait participé au 50km l’an passé, cette longue distance fut une découverte pour lui. Pour ce nouveau format, Guillaume s’était fixé un seul objectif : celui d’être Finisher !

« J’arrive à Saint Quentin en Yvelines, une petite heure avant le départ. Sur place, je retrouve Christophe et nous nous plaçons sur la ligne de départ des 80 km de l’Ecotrail.

« 12h15. Le départ est donné ! »

80 km de l'Eco Trail

Les 800 premiers mètres sont sur une pelouse avec des trous et des bottes de terre. Attention les chevilles. Évitons l’entorse et un abandon prématuré !
Dans la foule, je perds Christophe qui s’échappe. Il a l’air en forme le gaillard !

Ensuite, les 10 premiers kilomètres sont très roulants et assez agréables au bord du lac de la base de loisirs de St Quentin. Idéal pour trouver mon rythme et chauffer la machine car il fait frisquet quand même. Très vite je retire mon t-shirt manche longue, que j’avais initialement prévu pour la tombé de la nuit.
Vers le 15e km, nous passons à Vélizy et ses barres d’immeubles. Un peu glauque et loin de l’esprit trail… Bref.

Retour dans les sentiers forestiers. On approche des 20 km et du premier ravito. Je réduis mon allure car je suis autour de 5 min au kilo alors que je m’étais fixé 6 min maxi. Je me fais doubler, mais qu’importe, le plus dur reste à venir. Je veux vraiment gérer et ne pas me griller.

« 22 km. Premier ravito à Buc. »

80 km de l'Eco Trail

Ma petite famille est là pour m’encourager. Extra !
Je ne m’arrête pas longtemps. Je mange salé (fromage, saucisson, Tuc…) comme à chaque ravito, je fais le plein d’eau, 2 ou 3 photos (déformation professionnelle) et je repars.

Alors que nous sommes au premier quart de la course, j’ai un coup de mou et une douleur au quadri gauche. J’enrage ! Je ne comprends pas ! Ma cheville gauche (qui m’a chatouillé pendant ma prépa) me tiraille un peu également. Je prends un Doliprane avec beaucoup d’eau et je verrai bien.

Du 25 au 40e kilomètre, j’ai la tête ailleurs et les douleurs s’estompent. En effet, les longues cotes (façon montagnes russes) à travers bois rythment la course et le temps passe plus vite. Les sensations sont bonnes et je continue de boire et de grignoter régulièrement pour éviter les carences.

« 40 km. Je suis à mi-chemin. »

4h20 de course. Honnête ! Ça me donne la gniak. Je suis bien. Finalement, j’imagine encore que le plus dur reste à venir. Du coup, je garde mon allure et ne m’enflamme pas.

Dans les côtes, les mains sur les genoux, je continue de marcher assez vite en doublant pas mal de monde et je relance arrivé en haut. J’entends : « il n’est pas gros lui, il est facile ». Ça me fait marrer car finalement beaucoup me redoublaient dans les descentes.

80 km de l'Eco Trail

« 45 km. Ravitaillement liquide seulement à Meudon vers l’Observatoire. »

Une jeune bénévole tout sourire me remplit mes 2 flasques d’eau. Il m’en reste dans la poche de mon sac mais je ne veux pas manquer. Je m’étire un peu les jambes et je repars immédiatement. Le prochain gros ravito est dans 10 km à Chaville. Je suis bien. Le moral est bon et la douleur au quadri est toujours présente mais supportable. Je ne relâche pas mes efforts et continue de courir un peu au-dessus d’une allure de « confort ». Depuis quelques kilomètres, je retrouve le parcours du 50 de l’an passé. Sympa.

« 55 km. 3e ravito avec encore le soutien de mes 2 garçons qui sont ravis de courir quelques mètres avec moi en m’encourageant. »

La petite soupe chaude fait du bien. Déjà 6h15 de course. La nuit commence à tomber et la température chute également. Le 2ème quadri commence aussi à me faire mal mais sinon tout roule : pas de crampes (contrairement à l’année dernière), pas d’échauffement aux pieds et surtout un moral d’acier ! Je reste sérieux et continue de m’alimenter très régulièrement et de manière variée. Je ne change pas de tenue car je n’ai pas froid finalement et pas de temps à perdre.

« 65 km. Il est environ 19h et la frontale devient indispensable. »

 

La nuit nous rappelle que le temps passe et que je coure depuis plus de 7h. Le passage dans les longues allées du domaine de Saint Cloud est très agréable. Il y a moins de coureurs autour de moi et l’ambiance est calme. A ce stade, je sais que je vais terminer la course. Le plus dur est derrière.

« 68 km. Ultime ravito. J’ai la banane. »

Je plaisante avec les bénévoles en buvant ma soupe. Ma montre n’a plus de pile. Je calcule approximativement mon temps d’arrivé. Il me reste moins de 1h10 pour faire 11 km et passer sous les 9h. Je trace car il faudra aussi monter au 1er étage de la Tour Eiffel.

Je descends en direction des quais de Seine. Je continue de doubler quelques coureurs qui sont à bout de souffle. C’est vrai que la fin est dure. À chaque fois que je lève les jambes, les quadris hurlent à la mort. Il est temps d’arriver.

 

 

80 km de l'Eco Trail

Personne devant moi. J’ai l’impression d’être seul en tête 🙂 Je suis scrupuleusement les rubalises et les marquages au sol sur les quais qui sont vraiment difficiles mentalement. Une dernière bosse dans les rues parisiennes que j’aborde comme les autres en marche active. A nouveau du plat : je relance et coure avec la Tour Eiffel dans le viseur.

« 76 km. Je rattrape un groupe de 5 coureurs. »

Je leur demande l’heure. Un gars me répond 21h. Étant parti à 12h15, il me reste 15 min pour faire 3 km (oui, en fait il y a 79 km au total). Impossible, mais je ne lâche pas.

« 78 km. Dernier kilomètre. »

Je vois mes 2 fils venir à ma rencontre pour le dernier kilomètre ! Je ne m’arrête pas et coure en leur tenant la main. Quel bonheur. Un peu plus loin mon ami Jérôme est venu m’encourager également pour le sprint final. Yes !!

J’accélère. La Tour Eiffel me tend les bras. Je suis à ses pieds. Beaucoup de monde à l’arrivée qui nous encourage et nous font des checks dans les mains. Je franchis la porte d’un des piliers de la Tour et commence à monter les 300 marches.

80 km de l'Eco Trail

C’est magique. Tout brille dans les escaliers. Je monte les marches une à une encore sur une bonne allure en tenant la rampe. Je double encore un gars qui est à la peine. Je regarde en l’air pour estimer les paliers qu’il me reste à franchir. Ah ! J’en peu plus. J’entends le speaker. Je vois le tapis rouge. C’est la fin ! Finisher en 9h08’54 ».  478e/1800 partants. »

Emeline GALLAND

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