La natation est le deuxième sport olympique, après l’athlétisme, depuis 1896 pour les hommes et depuis 1912 pour les femmes. En France, nous sommes 300 932 licenciés. Sport aimé par les professionnels de santé, car la natation est symétrique, non traumatique pour les articulations et favorise la musculation de tout le corps. Cependant, elle entraine des microtraumatismes dus aux gestes répétés qui peuvent engendrer des pathologies.
- Le conflit sous-acromial, ou « impingement syndrome », décrit par Neer. Il survient lors de l’entrée à l’eau (hyper-rotation médiale de l’épaule) et en fin de poussée (2,3) ;
- Un défaut de vascularisation, responsable d’une lésion d’origine ischémique.

La lésion touche le supra- épineux dans sa zone avasculaire à 1 cm de son insertion sur le tubercule majeur de l’humérus.
Lésions du dossiste : Le dos sollicite l’épaule dans des amplitudes extrêmes. Les nageurs développent une laxité multidirectionnelle d’épaule non seulement par l’exercice de la nage, mais aussi par les exercices réalisés sur le bord du bassin. La conséquence est une distension de la capsule antérieure, ainsi que des ligaments gléno-huméraux qui protègent normalement l’articulation (4).

Lésions du papillonneur : Lors de la phase aquatique, il n’y a pas de différence majeure entre le papillon et le crawl si ce n’est que le mouvement est bilatéral.
En revanche, lors de la phase aérienne, le nageur utilise le plus souvent un retour balistique, c’est-à-dire coude tendu. La conséquence de la répétition de ce geste est la souffrance de la longue portion du biceps.
En effet, il est étiré de manière prolongée en fin de phase de propulsion, et durant toute la phase aérienne.
Lésions du brasseur : La principale lésion chez le brasseur se situe au niveau du genou avec une souffrance du compartiment médial lors du « ciseau ». Des tendinopathies des tendons des muscles de la patte d’oie (gracille, semi-tendineux, sartorius) ainsi que des adducteurs peuvent aussi arriver.
On note aussi une pathologie moins fréquente : l’atteinte de l’articulation acromio-claviculaire suite à l’association élévation antérieure/adduction.

La force et la puissance sont nécessaires pour une propulsion maximale, tandis que la souplesse de l’épaule est requise pour un système efficace et un retour plus rapide.
L’augmentation de la souplesse de l’épaule et de l’amplitude du geste sont bénéfiques à toutes les nages mais peuvent aboutir à une laxité accrue de la capsule de l’articulation gléno-humérale et des ligaments, stabilisateurs statiques de l’épaule.
Cette laxité doit alors être compensée par une coiffe des rotateurs plus forte, afin de garder la tête humérale centrée sur la glène pendant l’activité, une exigence nécessaire à l’efficacité et à la stabilité, pour éviter une lésion du bourrelet glénoïdien.
Les facteurs de risques (1) Facteurs intrinsèques :
- L’âge : chez les sujets jeunes en période de croissance et chez les sujets de plus de 40 ans ;
- Troubles morphologiques articulaires (type d’acromion, genu varum…) ;
- Le myotype et déséquilibres musculaires (notamment agoniste/antagoniste) ;
- L’hyperlaxité constitutionnelle ;
- Les facteurs métaboliques : troubles lipidiques, hyperuricémie…
Facteurs extrinsèques :
- Le caractère répétitif du geste du nageur ;
- Le type de nage ;
- La respiration unilatérale (en crawl) ;
- Les erreurs dans la préparation physique, l’excès d’entrainement ;
- Le matériel utilisé (paddles, palmes…). Les lésions de surmenage ont le plus souvent une origine multifactorielle, le caractère répétitif du geste, le niveau de pratique et l’âge constituent les éléments les plus importants (4).
Quelques conseils de prévention
Les erreurs techniques sont souvent à l’origine des pathologies de l’épaule et nécessitent une approche précise et un travail du geste en cause :
- En crawl : éviter l’entrée dans l’eau avec le pouce en bas ;
- En dos : la main doit entrer dans l’eau par son bord cubital (du côté du 5ème doigt) ; le virage sur le ventre limiterait l’instabilité de l’épaule ;
- En papillon surtout, il faut veiller à ce que le retour aérien du bras ne se fasse pas coude tendu ;
- En brasse : arrêter de nager la tête hors de l’eau !! La brasse du type « grandmère » est traumatisante pour votre rachis cervical mais également lombaire ;
- La main ne doit jamais dépasser la ligne médiane que ce soit durant la phase aquatique ou aérienne
Références
(1): A.Tixier, G.Barette, M. Loubière, X. Dufour. Evaluation de l’épaule du nageur. Kinésithés Scient. 2012;535:5-15.
(2): Richardson AR, Jobe FW, Collins HR. The shoulder in competitive swimming. Am J Sports Med. 1980;8(3):159-63.
(3): Bansal S, Akhoury Gaurang Kumar S, Jaspal Singh S. Shoulder impin-gement Syndrome amoung competitive swimmers in India – Prevalence, evaluation and risk factors. J Exerc Sci Fit 2007;5(2):102-8.
(4) : Viel E, Esnault M. Récupération du sportif blessé, de la rééducation en chaîne fermée au steching en chaînes musculaires. Paris : Éditions Mas- son, 2003 : 1-47, 83-102, 149-58.
Téléphone :01 69 05 35 50
Mail : acournut[at]orange.fr
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