De mon expérience, en tant que coureur sur route, j’étais vraiment du genre « minimaliste » : pas de ceinture ventrale, pas de lunette, ni de casquette. Pas de MP3 non plus, ni d’eau …

J’étais convaincu sur le trail « anti-bâtons » ! Cela me semblait compliqué à ranger, à sortir, encombrant et avant tout une contrainte plus qu’une aide.
Pourquoi alourdir sa « monture » au risque de perdre du temps ? Erreur monumentale…maintenant je ne peux plus m’en passer !
Alors oui, me direz-vous, les champions n’en utilisent pas ou peu. C’est vrai, seulement, ce sont des athlètes qui ne font que s’entraîner, ils s’entraînent tous les jours et malgré tout, certains en utilisent…
A notre niveau, parents, employés ou chefs d’entreprise nous ne pouvons pas nous entraîner tous les jours, voir deux fois par jour.
C’est pourquoi les bâtons sont une très bonne parade. Le but : s’économiser pour aller plus loin, plus vite.
Comment ça marche ?
En montée, en descente et même sur le plat, l’économie est d’au moins de 20%, voir plus selon moi, si on les utilise en permanence comme je le fais :
En montée : En parallèle sur les grosses montées raides ou en alterné sur les pentes moyennes.
En descentes : Avec une utilisation comme au ski, ce qui permet de s’équilibrer dans les virages, d’amortir les chocs sur les franchissements vers le bas et de se freiner si l’on prend trop de vitesse. Par contre il est impératif de dé-clipser les dragonnes afin d’éviter les risques de blessures (luxation d’épaule par exemple) en cas de chute.
Sur le plat : l’utilisation se fera en parallèle avec propulsion sur les bâtons au moment où les pieds quittent le sol. Cela permet de soulager les appuis, d’allonger la foulée et forcément de s’économiser. Je peux vous assurer que cela peut se faire même à une vitesse relativement élevée.


L’environnement
Lorsqu’on utilise des bâtons il y a quelques règles à respecter…
Déjà il faut s’assurer que le règlement de course les autorise.
En montée :
Ne pas les faire remonter derrière soi afin de ne pas blesser le concurrent de derrière, dont le visage se trouve à hauteur des pointes. Souvent les gens sont près de nous, car la pente fait qu’on ne s’en rend pas compte. Sachez que votre bras plus le bâton mesurent ensemble entre 2m et 2m20.
En descente :
Toujours les dé-clipser et les tenir devant soi. Si vous ne les pliez pas et que vous ne les utilisez pas, remontez les pointes en haut et derrière vous comme en ski de descente.
Sur le plat : Faites attention si votre bâton « ripe » sur une pierre car il part facilement en arrière dans ce cas au risque de finir dans quelqu’un. Dans tous les cas, si un concurrent vous double, rangez vos pointes de bâtons contre vos jambes.
Comment favoriser l’utilisation des bâtons ?
L’idéal est de faire un peu de renforcement musculaire du haut du corps en même temps que l’on fait sa PPG. Pas besoin de beaucoup d’exercices. Il faut renforcer la chaine scapulaire (épaules) un peu les triceps et le haut du dos.
Si on les utilise régulièrement au cours des longues séances, on peut même limiter ces exercices de musculation.
Il faut un temps d’adaptation si l’on n’en a jamais utilisé. Prenez les sur de courtes séances au début, essayez sur le plat puis ensuite sur des montées/descentes.
Selon les marques, vous avez des dragonnes « gants ». Cela peut donner des ampoules qui passeront vite avec l’habitude.
Sur les terrains durs vous avez la possibilité d’utiliser des embouts caoutchouc permettant d’éviter le bruit au sol.

Conclusion
Oui les bâtons sont une réelle « plus-value ». Il faut un temps d’adaptation, c’est certain, ainsi qu’être prudent en descentes et envers son environnement. Je vous conseille des 3 brins qui sont facile à ranger dans le sac. La bonne taille se trouve en ayant l’avant-bras à 90° par rapport au bras lorsqu’on tient le bâton en main.
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