Dans la nuit du 3 au 4 décembre dernier, 7 000 coureurs ont pris le départ du mythique raid nocturne : la Saintélyon. Parmi eux, l’essonnien Guillaume Goujon, nous raconte son dernier challenge de l’année 2016.
« Pour finir 2016, je m’étais fixé un dernier challenge : la mythique Saintélyon et ses 72 kms (1700 D+ / 2000 D-).
3 mois de préparation et des kilomètres au compteur…
Retour rapide sur ma préparation depuis septembre. Chaque semaine : les 2 séances avec le club (que j’ai zappées à la fin pour des sorties en forêt) et une sortie longue ou du vélo le week-end. Compliqué pour moi de faire plus…
En amuse bouche, le trail du Four à Chaux de Nandy (25 kms) tout début octobre et 3 semaines plus tard, le Marathon des Causses (37 kms) à Millau.
En route pour le week-end !
Je pars avec Sandrine du Tri et Guillaume qui a fait un passage éclair au club y a 2 ans avec qui je m’étais lié d’amitié. Le copain de Sandrine nous accompagne et sera un assistant de luxe pendant tout le séjour !
Samedi 11h. Nous partons pour ce week-end Marathon. Arrivés à Lyon dans la jolie halle Tony-Garnier vers 16h. Retrait des dossards, petit tour dans le salon du trail, achat du bonnet officiel pour le fiston et direction St Etienne ! Sur place, nous faisons la queue 1h pour la pasta party. Pas génial, mais le départ est dans 4h…

Une fois notre ration de sucres lents engloutie, nous nous préparons dans l’une des 2 immenses halles qui abritent les 7000 partants. Pas le temps de faire une petite sieste avant le départ. Pas très grave, j’ai dormi un peu dans la voiture après le déjeuner et on en profite pour peaufiner notre équipement. Je suis ravi de partager ce moment avec mes compères et je reçois plein de sms et de mails d’encouragements qui font plaisir.
« Nous lançons nos chronos à minuit pile »

Vers 23h, nous sortons dans la nuit glaciale. Le thermomètre affiche -3C. Nous prenons place dans le sas de départ. Cette année, il y aura 6 vagues de départ pour limiter les bouchons. Le speaker nous prévient, la météo sera clémente mais il y aura quelques brouillards givrants.
Nous lançons nos chronos à minuit pile dans la 3e vague. Les 6 premiers kilomètres sont sur route pour sortir de Saint Etienne. J’apprécie ces démarrages soft pour chauffer le diesel.
Ensuite, jusqu’au 16e kms nous sommes en pleine forêt et les premières bosses montrent le bout de leur nez.
Pas simple. Il y a beaucoup de monde et le parcours est déjà très technique. Heureusement, le sol est encore sec. Il me faudra presque 2h pour rejoindre le premier ravito à St Christo en Jaret. Comme d’habitude : 1 verre de coca, 1 verre d’eau gazeuse, quelques carrés de fromage, 2 ou 3 Tucs et je repars au bout de 2 min.
« Le brouillard givrant est bien au rendez-vous »
Sur les kilomètres suivants ça se corse. Le dénivelé continue et l’altitude rafraîchit encore le thermomètre. Le brouillard givrant est bien au rendez-vous. Attention aux gamelles !
Des tapis de feuilles mortes nous dissimulent les pierres à raz du sol. Pas génial. Évidement je ralentis mon allure.
25e km. 2e ravito à Saint Catherine. Beaucoup disent que la grosse partie du dénivelé positif est passée. Tant mieux car je souffre. Déjà 3h30 de course et les passages dans les pierriers ne sont pas de la tarte. Même ravito qu’à St Christo et je repars. Le moral est bon, pas de bobos et je reste vigilant sur mon alimentation et mon hydratation.
« 27e km : je rentre dans la partie la plus délicate »
Le peloton s’étire mais nous descendons beaucoup et le sol est moins froid en laissant place à la boue… voire de la gadoue glaciale. Pas glop, d’autant que les pierres se mêlent aux feuilles et créent un sacré mélange.
Je reste prudent. Il est 5h20 du matin et le ravito liquide à Saint Genou au 40e km tombe à pique pour faire une mini-pause. Ici, de nombreux concurrents abandonnent. Il faut dire que les derniers kilomètres étaient très éprouvants. Notamment la grosse bosse au 35e km : 300 D+ sur 1 km !
A ce moment, mon chrono n’est pas génial. Je ne serai pas dans la fourchette que je m’étais fixée (-10h). Qu’importe l’objectif est d’aller au bout mais ça me saoul un peu !
Sur le parcours, on croise des groupes d’anonymes qui assurent l’ambiance. Musique à fond, feu de bois, guirlandes lumineuses, encouragements… c’est super sympa. Ils ne mangent des fruits secs et ne boivent pas de l’eau gazeuse 🙂 mais ça fait bien plaisir !
On ne compte plus les coureurs qui tombent (avec ou sans gravité) ou qui vomissent le long des chemins. Le froid est encore bien présent et la nuit blanche que nous nous imposons fragilise les organismes. Paradoxalement, je suis pas trop mal et double de nombreux coureurs. Certainement dû au dénivelé négatif et aux passages plats de plus en plus présents. Parfois j’en profite pour me retourner et voir la fameuse enfilade de frontales qui crééent un joli trait de lumière dans la nuit noire.

« 6h de course et 45 kms au compteur »
Toujours pas de coups de barre. N’étant pas un grand dormeur, peut-être que ça m’aide. L’adrénaline doit y être pour quelque chose aussi. Je double encore des centaines de coureurs. Ma bonne alimentation paie et mes jambes même un peu lourdes ne m’empêchent pas de relancer en haut des côtes et d’allonger la foulée dès que je peux.
51e km. 4e ravito à Soucieu en Jarest. Exceptionnellement, je fais une pause plus longue de 6/8 minutes. Je prends même le temps de m’asseoir au risque de ne plus repartir. Ça me fait un bien fou et j’ai rattrapé du temps sur mon chrono donc je m’autorise cet écart. Je propose à mon voisin de banc de terminer avec moi les 21 derniers kilomètres en finissant sous les 10h. Il nous reste 2h45 ! C’est jouable mais finalement il me laisse repartir tout seul 🙂
Ça continue de descendre gentiment sur des petites routes de campagne. La 2e partie du parcours est vraiment plus roulante et je m’interdis toujours de marcher.
« Bientôt 8h du mat’ et le jour se lève »

C’est magnifique ! La lumière illumine le givre matinal que l’on devinait depuis le début. Tout est blanc. J’éteins la frontale qu’on m’a prêtée pour l’occasion (elle est top la Nao).
Nous sommes au 60e km. Je continue de doubler plein de coureurs qui marchent ou trottinent doucement sur des sentiers ou chemins à travers champs. Après la course, je constaterai que j’ai doublé quasiment 1400 personnes en 6h sur les 45 derniers kilomètres !
Ultime ravito à Chaponost à 10 kms de la fin. Si je reste sur ce rythme, je serai proche des 9h. Cool. Encore une pause express et je repars.
67e km. La fin est proche. Nous terminons la course dans les rues calmes de Lyon. Les organisateurs nous imposent une dernière grosse bosse (un mur) qui longe un ancien aqueduc. Incroyable, plus personne ne court, même les coureurs qui font la course en relais (dossards rouges) qui étaient les seuls à me doubler depuis quelques temps.
« 71e km : c’est la fin ! »
Nous sommes au bord du Rhône. On passe sur un pont pour récupérer l’autre berge à la hauteur du musée des Confluences. Pas mal de public sur ce dernier tronçon. J’entre dans la halle Tony-Garnier et passe sous la mythique arche éclairée ! Finisher en 9h25’50, 1648e sur 7000 partants. Sandrine terminera en 10h33 et Guillaume en 11h01.
Quelle course incroyable de difficultés. La nuit et le départ tardif n’arrangent rien. Je n’imagine pas ce terrain de jeu avec de la pluie, de la neige ou un grand froid.
Maintenant……… repos ! »
Rédactrice & Coordinatrice média chez Kilomètre Club
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Tél : 01 69 45 80 48
Mail : egalland@kilometreclub.fr
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