Cyrille Marois a participé le 30 juin dernier à l’Ultra Marin. Au départ de Sarzeau (56 Morbihan) Cyrille a parcouru 56 kms avant d’arriver à Vannes. A travers ce récit, revivez les moments forts avant et pendant l’épreuve.
8 semaines de préparation soit en chiffres :
59 séances de course à pieds, 80 heures d’entraînements, 6500m de dénivelé positif et 870 kilomètres… Ce sont beaucoup de chiffres mais l’important est de bien les répartir sur le terrain.
Mes objectifs : faire entre 4h30 et 5h30 (terrain inconnu), finir dans le top 20, au pire top 50.
Point essentiel : j’avais bien ciblé mes choix de préparation et de matériel pour réussir ma course. Dès le début j’ai pris le parti de faire une préparation Marathon légèrement orientée trail et d’utiliser des chaussures de route étant donné le peu de D+. Pas l’utilité des bâtons. J’avais aussi pris le parti de diviser les séances longues du dimanche en deux, soit une le matin et une le soir, légèrement plus courte. Le but étant de s’économiser.
La préparation, comme indiqué plus haut, avait pour base un plan Marathon. J’ai donc, chaque semaine, travaillé vitesse, résistance et endurance. A cela j’ai ajouté une séance par semaine de côtes courtes ou de sorties sur terrain très vallonné. J’ai aussi ajouté une séance de 30’ à 1h dite ‘’d’assimilation’’ qui permet de mieux récupérer des gros entraînements. Les séances du dimanche se faisaient en 1 ère partie sur terrain plat à allure soutenue et en seconde partie soit sur le même terrain soit sur des parcours plus vallonnés mais toujours aussi rapides. Je les travaillais sur une vitesse de croisière de 13 km/h qui pour moi était assez confortable.
17h, sur la ligne de départ : 34°
Les coureurs en attendant cherchaient le moindre coin d’ombre. Pas d’air… Une édition caniculaire donc, qui a rendu les conditions particulièrement difficiles. Mal placé sur la ligne de départ malgré mon expérience, je pars en milieu de peloton. Effectivement la ligne de départ par rapport à l’arche était en retrait de 20 mètres. Les coureurs se sont positionnés au niveau de l’arche et l’organisation a fait reculer tout le monde…
J’ai du dès le coup de feu, aller vite pour faire ma place, au delà de ce que je m’étais fixé. J’étais gêné pour doubler dans les rues étroites puis sur les chemins. Je dépense de l’énergie et la chaleur se fait bien sentir…
Je l’ai payé cash au 17ème km avec des crampes et l’envie d’arrêter, je n’ai qu’une hâte c’est de boire. Je n’arrive pas à trouver un rythme confortable. Je choisis de marcher quelques mètres, pour re-courir ensuite à un rythme moins soutenu. C’est dur, il fait très chaud, mon eau est chaude et il n’y a pas d’ombre. Je me laisse doubler sans culpabiliser, je positive. Je suis 17ème à 12,41 km/h de moyenne. Je pense à mon amie Ingrid qui est depuis plus de 30 heures sur le 177 km.
J’arrive péniblement au km 33 toujours à cause de cette chaleur étouffante, mes jambes sont lourdes. Dès que je trouve un point d’eau, je bois, me mouille les jambes et la casquette. Je marche de temps en temps sur quelques mètres afin de trouver cette allure qui m’aidera à être bien. Le paysage est magnifique avec une mer d’huile.
40 kms parcourus, 30 ème place, 10,43 km/h de moyenne
Petit à petit je trouve cette allure. Au point de contrôle des 40 kms, je suis 30 ème, à 10,43 km/h de moyenne. J’ai perdu 13 places mais qu’importe. Ma femme et mes enfants sont dans mon cœur et me motivent, ils m’attendent à l’arrivée.
Je déroule bien ma foulée, je reste économe et me repositionne afin de rester le plus efficace possible. Je contrôle sans cesse mon souffle car je suis au bord du point de côté. Je n’ai plus de crampe car il fait moins chaud (29°). Je prends du plaisir à courir et à regarder le paysage. Je redouble certains coureurs. Je m’arrête encore de temps en temps pour marcher et boire afin de récupérer, de ‘’refroidir la machine’’ et retrouver cette allure qui me va bien.
Le terrain est propice à la vitesse, je sens que j’approche de l’arrivée car il y a de plus en plus de monde. Tous les gens m’encouragent, me félicitent. J’entends dire : « bravo, c’est admirable ! » ou encore : « Excellent, la foulée est encore belle ! » Ceci dit les deux derniers kms me semblent longs, j’ai hâte de passer cette ligne d’arrivée, d’autant plus que mon épouse est là, elle m’attend avec notre fils.
J’aperçois le port de Vannes, avec juste au dessus le couché de soleil. C’est superbe ! Enfin le ponton, le tapis rouge et l’arche d’arrivée. Quelle satisfaction !!!
5h18 de course soit 10,94 km/h de moyenne, je finis 19ème /1376 arrivants (1591 au départ) et 7ème Vh1/ 731 arrivants. Objectifs atteints ! Une belle aventure dans des conditions très particulières ce qui a rajouté à cette épreuve un volet supplémentaire à gérer.
Comme dans la vie, la course à pied peut aussi être riche en surprises, imprévus, etc. à chacun de les surmonter à sa façon…
Cyrille Marois
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